Glissez Véronique de Bure dans votre poche!

Un amour retrouvé éditions J'ai lu

Un livre d’une infinie tendresse et d’une profonde humanité, sur une veuve septuagénaire qui rencontre à nouveau l’amour. Comment vivre un dernier amour ?

Retrouver son premier amour

Véronique de Bure est la plus jeune d’une fratrie de trois. Précédée par deux frères. Petite dernière, elle a toujours eu une relation très privilégiée avec sa mère. Fusionnelle même. Aussi, quand sa mère est restée veuve à 70 ans, arrachée brutalement à celui qu’elle aimait et père de ses enfants, Véronique s’est inquiétée pour elle.

Jusqu’à ce jour, trois ans plus tard, où Véronique remarque un éclat inhabituel dans le regard de sa mère. Des étincelles qu’elle n’avait plus vu luire depuis des années. Et sa mère de lui avouer échanger des lettres avec son premier amour, un prénommé Xavier. Un amoureux parti sans une explication, qui a ressurgi dans sa vie ½ siècle plus tard. Peut-on tomber amoureux à plus de 70 ans ?

Au bonheur de voir sa mère heureuse se mêlent une forme de jalousie et de peur. Sa relation si complice avec sa mère va-t-elle pâtir de ce nouvel amour ?

Aimer à tout âge

J’avais adoré le précédent livre de Véronique de Bure, Un clafoutis aux tomates cerises (chronique ICI). J’attendais donc avec impatience un nouvel ouvrage signé de sa plume. Et la magie d’opérer à nouveau avec Un amour retrouvé, paru aux éditions J’ai lu en ce mois de mai.

Dans ce livre, l’auteure évoque sa mère, sa relation si forte et si belle avec elle. Une relation qui a évolué avec l’arrivée dans la vie de la septuagénaire d’un nouvel amour.  Et Véronique de Bure de craindre de « perdre » sa mère, de ne plus trouver sa place dans la maison à chacune de ses visites. D’être presque de trop pour sa mère, là où elle était son essentiel. Crainte aussi que cet homme ne remplace son défunt père, ne l’efface. Substitue-t-on un amour à un autre ou l’additionne-t-on ?

Mais avec le temps, elle réalise que cet amour entre sa mère et Xavier n’est pas une menace. Bien au contraire. Pour les deux septuagénaires, il est comme une renaissance, un nouveau droit au bonheur dont ils se saisissent et se délectent. N’est-ce pas là le plus important pour eux comme pour leurs proches ?

C’est une réflexion extrêmement touchante et vibrante d’authenticité que nous livre Véronique de Bure sur les changements au sein d’une famille et notre capacité à nous adapter à eux. Une ode à l’amour, entre un homme et une femme, mais aussi entre des parents et leurs enfants.

C’est tendre, bouleversant et viscéralement humain. A lire absolument.

Informations pratiques

Un amour retrouvé, Véronique de Bure – éditions J’ai Lu, mai 2022 – 7,90€- 320 pages

Collection « La science est dans.. » aux éditions Nathan

La science est dans

Deux petits nouveaux dans cette collection « La science est dans… », collection qui permet aux enfants à partir de 4 ans de découvrir les grands principes scientifiques grâce à 10 expériences faciles.

10 expériences faciles et étonnantes

Partant du principe que l’on retient 10% de ce qu’on lit, 20 % de ce qu’on lit et écoute, 30% de ce que l’on voit, 50% de ce que l’on voit et écoute, 70% de ce que l’on dit et 90% de ce que l’on fait, les éditions Nathan proposent aux enfants de faire !

Le principe de cette collection est génial : pour chaque ouvrage, un objet du quotidien est choisi (le sable, le lait…). Puis, 10 expériences faciles et amusantes sont proposées aux enfants avec cet ingrédient, expériences qui lui sont expliquées de façon claire et concise, pour lui permettre ainsi de se familiariser avec les plus grands principes scientifiques.

Les principes scientifiques expliqués aux enfants

Le meilleur moyen d’apprendre pour un enfant est de s’amuser et d’expérimenter par lui-même. Cette fois, dans les deux nouveaux opus de la collection, les éditions Nathan lui proposent de découvrir les procédés scientifiques autour du lait et du sable.

De quoi est composé le lait? Comment réaliser une tempête avec le lait, faire du beurre, de la chantilly, des yaourts? Ou encore comment mélanger sans grumeaux son cacao avec du lait ou transformer son lait en pierre.

Le sable est lui aussi l’occasion de faire plein d’expériences, comme mesurer le temps qui s’écoule, faire remonter les cailloux à la surface du sable ou aussi filtrer son eau avec le sable.

Toutes ces expériences réalisées par l’enfant, obéissent à des lois scientifiques. C’est une façon intelligente et amusante de leur faire comprendre de façon très concrète la science. Et ce, avec des ustensiles et ingrédients que l’on a tous chez soi.

Pédagogique, instructive et ludique, cette collection est un must have !

Informations pratiques

La science est dans… – éditions Nathan, avril 2022- 32 pages – 7,95€ – à partir de 4 ans.

Agnès Ledig : Marie d’en haut

Marie d'en haut L

Les éditions J’ai lu republient le premier roman d’Agnès Ledig, Marie d’en haut. Un roman lumineux, viscéralement humain, impossible à oublier.

La vie à la ferme

Marie est un petit bout de femme qui n’a peur de rien. Dans sa ferme isolée sur les hauteurs des montagnes ariégeoises, elle élève seule sa fille Suzie et s’occupe de ses bêtes. Elle sait pouvoir compter sur le sage Antoine, un voisin proche aussi bien géographiquement qu’affectivement. Comme un frère pour Marie. Le témoin de ses joies et de ses peines, le pilier sur lequel elle peut s’appuyer en cas de besoin. Et inversement.

Quand dans le village débarque un gendarme fraichement muté, l’accueil de Marie est plutôt glacial. Il faut dire que ledit gendarme, Olivier, est un être solitaire et assez antipathique de son propre aveu, qui n’a pour seul compagnon que son bloc à dessin sur lequel il aime croquer tout ce qu’il voit. Mais sous cette carapace froide se cache un être sensible qui se protège.

Lors d’une enquête de routine, Olivier est amené à interroger Marie. Une intrusion dans sa vie que Marie prend mal. Mais les premières impressions sont-elles toujours les bonnes ou gagne-t-on à faire davantage connaissance, à gratter le vernis des apparences pour découvrir l’âme des êtres ? Et qui est cet Antoine pour Marie ? Juste un voisin, un frère, un amant ?

Un roman viscéralement humain

On ne présente plus Agnès Ledig, auteure de nombreux romans à succès dont Juste avant le bonheur, Pars avec lui, ou encore Dans le murmure des feuilles qui dansent, pour ne citer que ces titres. Le tout premier livre avec lequel Agnès Ledig a mis la plume à l’encrier est Marie d’En haut. Un titre que les éditions J’ai lu remettent à l’honneur en ce mois de mai, pour le plus grand bonheur de celles et ceux qui l’avaient manqué dix ans plus tôt. Un livre qui a été le coup de cœur des lectrices du prix Femme Actuelle. Pour cette réédition, l’auteure s’est replongée dans son texte, l’a médité, poli, et nous livre ici les nouvelles couleurs de Marie.

C’est un roman sur la croisée des chemins, sur ces trajectoires de vie qui vous font rencontrer un jour des êtres auxquels vous pouvez apporter un soutien, de la lumière, de l’affection, de l’amour, et qui sont de même une source inépuisable de bonheur pour vous. C’est la maladie qui frappe, l’homophobie qui exclut, les blessures qui enferment. Mais aussi l’amitié qui éclaire, l’amour qui transcende, la nature qui ressource, la vie qui reprend ses droits, le bonheur simple et puissant d’être entouré. Ce roman est bouleversant, viscéralement humain, vivant. Impossible d’oublier ses personnages. Impossible de croiser une ferme isolée sans penser à Marie, Antoine, Olivier et Suzie.

A lire absolument !

Informations pratiques

Agnès Ledig, Marie d’en haut- Editions J’ai Lu, mai 2022- 7,50€- 316 pages

Sa vie pour Picasso : Marie-Thérèse Walter

sa vie pour Picasso

Un magnifique hommage à une des muses de Picasso, tenue dans m’ombre par ce dernier : Marie-Thérèse Walter. Et, à travers elle, la relation cruelle de Picasso avec les femmes.

Marie-Thérèse Walter et Picasso

Fin des années 20, Marie-Thérèse Walter a 17 ans à peine quand elle est remarquée dans un grand magasin parisien par Picasso. Agé de 45 ans, le peintre renommé est un parfait inconnu pour la jeune femme. Tout comme ses œuvres. Sa blondeur nordique, ses yeux d’un bleu céruléen, son profil grec, son teint clair, son allure sportive séduisent immédiatement le peintre, alors marié depuis dix ans à Olga Khokhlova, mère de son fils Paulo.

Marie-Thérèse accepte de poser comme modèle et devient rapidement une source d’inspiration joyeuse et foisonnante pour Picasso, une bouffée d’oxygène dans un quotidien avec Olga dont il commence à se lasser. Marie-Thérèse ne connait rien à l’art, rien à l’amour. Naïve, admirative, aveuglée, la jeune femme se soumet à tous les désirs et toutes les volontés du peintre. Sous emprise. Une adoration qui tourne au fétichisme, tandis qu’elle conserve comme de précieuses reliques ses cheveux et ses ongles coupés. Celle qui était le vilain petit canard de la fratrie, la benjamine et seule des trois filles à ne pas se destiner à des études de médecine, prend une forme de revanche sur la vie : elle devient la muse de Picasso, son amour fou.

Mais comme pour toutes celles qui l’ont précédé, la lassitude gagne Picasso. « Pour lui, seul compte sa peinture, ses croyances, ses besoins, ses désirs. Les autres ne sont que des instruments ou des obstacles. » Aussi, peu de temps après la naissance de leur fille Maya, fille qu’il adore mais refuse de reconnaitre officiellement, tout comme il refuse de s’afficher officiellement avec Marie-Thérèse, il répudie cette dernière… Sans aucun état d’âme.

Picasso et les femmes

« Aucune femme ne quitte un homme comme moi » disait Picasso. Une simple phrase qui résume à elle seule l’incroyable emprise qu’il sait avoir sur les femmes. Et son sentiment incommensurable de supériorité. Avec Sa vie pour Picasso, paru aux éditions Stock en ce mois de mai, Brigitte Benkemoun rend hommage passionnant et vivant à une femme discrète, qui s’est contentée toute sa vie de l’ombre dans laquelle Picasso l’a reléguée : Marie-Thérèse Walter. Une femme dont Picasso est le premier et dernier amour et qui, même 30 ans après être tombée en disgrâce, même sans jamais ou rarement avoir de réponse, continue à lui écrire au quotidien.

Plus largement, à travers le comportement de Picasso envers Marie-Thérèse, c’est l’attitude destructrice du peintre envers les femmes qui est mise en évidence. « Un génie absolu, mais un monstre d’égoïsme, qui ne vit que pour sa peinture et dévore celles qui la nourrissent. (…) une machine à broyer, à vampiriser au service de son œuvre. »

Un livre passionnant, édifiant.

Informations pratiques

Sa vie pour Picasso – Marie-Thérèse Walter – éditions Stock, mai 2022- 247 pages

Transidentité : livre pour enfant

Je m'appelle Julie

Un thème peu abordé en littérature jeunesse : la transidentité. Ou quand un enfant ne s’identifie pas au genre qui lui a été assigné à sa naissance. Un livre jeunesse plein de vie. Une invitation à la tolérance.

Nouvelle vie

Il reste un jour à Julie avant la rentrée scolaire. Vingt-quatre heures dont elle entend bien profiter pour s’amuser, se déguiser en pirate, en sorcière, en reine, ou en elfe. Intrépide, elle chevauche sa licorne jusqu’à un lieu sacré : celui où elle décide d’enterrer son ancien prénom : celui d’un garçon qu’elle n’est pas, contrairement à ce que l’on pensait depuis sa naissance. Désormais, elle portera un nom de fille : Julie. Nouvelle rentrée, nouvelle vie!

La transidentité

Connaissez-vous la maison d’édition On ne compte pas pour du beurre? Les ouvrages qu’elle édite sont destinés à donner de la visibilité à des enfants et des familles peu représentées en littérature jeunesse. Avec Je m’appelle Julie, Caroline Fournier (auteure du texte) et Laurier the Fox (illustrations) abordent le thème de la transidentité. Dans un langage accessible aux enfants, la petite héroïne évoque cette rentrée scolaire nouvelle pour elle. Nouvelle à plus d’un titre, puisque pour la première fois, elle ne portera plus le prénom de garçon qu’on lui a donné à la naissance, mais celui d’une fille, Julie. Une petite fille joyeuse, joueuse, rêveuse, bien dans sa peau. Bien dans son identité de fille. Et acceptée comme telle par son entourage.

Cet ouvrage peut servir de support aux parents et aux enfants pour échanger sur la transidentité, sur l’acceptation de soi, sur la tolérance. Mention spéciale pour les illustrations joyeuses et très colorées de l’ouvrage, qui apportent du peps à cette petite héroïne pleine de fougue.

Informations pratiques

Je m’appelle Julie, de Caroline Fournier et Laurier the Fox – éditions On ne compte pas pour du beurre, mai 2022 – livre enfant – 14 €

Site de l’éditeur : On ne compte pas pour du beurre

Douglas Kennedy, Les hommes ont peur de la lumière

Les hommes ont peur de la lumière

Un roman noir d’une brûlante actualité, sur les divisions qui opposent la société américaine en termes d’avortement. Une chronique sociale brillante et un suspense haletant.

Pro et anti-avortement

Après un diplôme d’ingénieur en électricité et une carrière de 30 ans dans la vente, Brendan s’est retrouvé sans emploi. Avec une famille à charge, il n’a pas eu d’autre choix que d’accepter le premier job venu, celui de chauffeur chez Uber. Un travail très peu payé, des horaires à rallonge, la crainte à tout moment qu’une plainte d’un client ne fasse perdre sa place. Autrement dit, un cauchemar. Alors, pour contrebalancer le fait d’être broyé par le système Uber, Brendan s’amuse à deviner la vie de ses passagers au cours des quelques minutes qu’il passe en leur compagnie. Comme cette cliente prénommée Elise, qu’il dépose devant un centre d’IVG. Anciennement professeure d’université, elle est aujourd’hui une doula, offre un soutien physique et émotionnel aux femmes en détresse au cours de leur avortement.

Mais à peine a-t-il déposé Elise devant cet établissement qu’il est témoin d’un drame : un homme à moto lance un cocktail molotov, avant de prendre la fuite.

Pour Brendan, c’est la sidération. Et le court-circuit entre vie professionnelle et vie privée : son couple va mal depuis que sa femme est devenue une activiste pro-vie, engagée dans une association farouchement opposée à l’avortement. Le motard pourrait-il être quelqu’un de cette association ? Et Elise, a-t-elle survécu à l’attentat perpétré par ces intégristes religieux ? Pour Brendan et Elise, ceci n’est que le premier acte d’une cavalcade ans répit.

Une peinture de la société américaine d’aujourd’hui

C’est un roman passionnant, indiciblement réaliste et actuel, que nous offre Douglas Kennedy avec Les hommes ont peur de la lumière, paru aux éditions Belfond. Une analyse brillante d’un des sujets qui divise la société américaine aujourd’hui : le droit à l’avortement. Mais pas seulement. Avec beaucoup de finesse et d’intelligence, l’auteur américain fait un portrait sans concession de la société américaine et de ses dangereux dérapages : la société Uber aux pratiques inacceptables pour ses employés, la remise en cause actuelle de l’arrêt Roe vs Wade de la Cour suprême des Etats-Unis, qui, depuis janvier 1973, garantissait à toute femme le droit à l’avortement dans tous les Etats-Unis, ou encore les prédateurs sexuels et leur impunité mais aussi la violence des pratiques policières.

C’est avec une tension narrative permanente que le lecteur se trouve embarqué aux côtés de Brendan et d’Elise dans une aventure aux rebondissements multiples, sur fond de puritanisme exacerbé. Un roman passionnant.

Informations pratiques

Les hommes ont peur de la lumière, Douglas Kennedy- éditions Belfond, mai 2022- 264 pages – 22€

Un livre jeunesse pour protéger les enfants des attouchements

Ticoco et le voelur de couleurs

Voilà un ouvrage absolument essentiel, qui sous la forme d’une histoire animalière pleine de vie et haute en couleurs, met les enfants en garde contre les attouchements dont ils pourraient être victimes.

Quand un adulte se comporte mal avec un enfant

Nous sommes au cœur de la jungle et trois ouistitis, nommés Ticoco, Titlili et Tikiki, sont chargés de rapporter des plumes de perroquets pour faire des tenues de « Karnabal ». Seulement voilà, arrivés auprès de la communauté de perroquets, ils constatent avec frayeurs que le plumage de ces derniers perd ses couleurs. Voilà qui n’arrange pas leurs affaires. Ils ont absolument besoin de plumes colorées pour leurs costumes !

Bien décidés à élucider ce mystère, les ouistitis investiguent. C’est alors que Mimi, une petite fille perroquet pleine de courage se confie à eux. Son oncle la touche à des endroits intimes et l’oblige à en faire autant avec lui. A chaque contact avec lui, ses plumes en perdent leurs couleurs vives et deviennent grises. Grises comme sa tristesse et son chagrin. Vite, il faut agir !

La protection de l’enfance

C’est un ouvrage absolument incontournable à offrir à vos enfants. Ticoco et le voleur de couleurs, paru chez Ella éditions en ce mois de juin, est à la fois une histoire pleine de vitalité, avec des petits héros animaliers aux bouilles craquantes, mais aussi une façon très pédagogique d’inculquer aux enfants quelles sont les limites qu’autrui ne doit pas franchir, quels sont ses droits. Et, si agression il y a, comme dans cet album, alors l’attitude à adopter est clairement expliquée : oser parler à un adulte, ne pas tout garder pour soi, ne pas avoir honte ni peur, afin de permettre la sanction de l’adulte qui se comporte mal et le respect de l’enfant. Apprendre à dire NON.

Mention spéciale aux illustrations diablement vivantes, colorées et craquantes de Delphes Marchal!

Une réussite!

Informations pratiques

Ticoco et le voleur de couleurs, Anne Surrault (texte) et Delphes Marchal (illustrations) – éditions Ella, mai 2022 – 16 €

Rupi Kaur : Home body

Home Body de Rupi Kaur

Home body est le troisième recueil de poésie, illustré par ses soins, de Rupi Kaur. Des textes courts, profonds, magnifiques, qui vont des ténèbres à la lumière. Un bijou paru aux éditions Pocket en ce mois de mars.

Un recueil de poésie magnifique

Difficile de décrire la plume de Rupi Kaur tant elle est inclassable, singulière. Une sensibilité à fleur de mots, une exploration de l’intime à vocation universelle, une justesse chirurgicale dans l’expression des émotions, une mélodie du texte incomparable.

Dans ce nouveau recueil, ses mots empruntent le chemin des ténèbres vers la lumière, accompagnent une femme violée dans son enfance sur le chemin de la reconstruction et de la renaissance. L’acceptation de soi, de son corps, de sa personnalité, de sa féminité, l’amour inconditionnel, sont au cœur de ses nouveaux textes en prose.

Le sol étendait ses membres

Et disait  » détends-toi« 

Les arbres disaient « nous allons te donner de la vie »

L’air disait « Respire-moi »

La terre disait

« Prends soin de ce qui prends soin de toi »

Et nous leur avons tournée le dos à tous.

Trahison.

L’acceptation de soi

Home Body est le troisième recueil de Rupi Kaur, jeune dessinatrice et poétesse d’origine indienne. Ses deux premiers recueils, Lait et miel et Le soleil et ses fleurs, ont été des best-sellers vendus dans le monde entier et traduits en plus de 40 langues.

Dans Home Body, l’auteure nous offre des textes courts, intenses, dont la sobriété des illustrations cadre merveilleusement avec l’épure du texte. Il se décline en quatre parties : esprit, cœur, repos, éveil. Tel un voile qui se déchire et chasse l’obscurité pour ouvrir sur la lumière et l’espoir, Rupi Kaur sonde le cœur et l’âme pour nous en offrir la quintessence.

Des textes d’une telle beauté, d’une telle justesse, que Rupi Kaur convertit même les plus réfractaires à la poésie ! A mettre entre toutes les mains.

« Je veux quelqu’un qui soit

Inspiré par mon rayonnement

Et non menacé par lui. »

Le soleil et ses fleurs

Le précédent recueil de poésie de Rupi Kaur est lui aussi un bijou de sensibilité, d’humanité. Un joyau d’émotion dans toutes ses acceptions. Retrouvez la chronique consacrée à cet ouvrage en cliquant sur son titre : Le soleil et ses fleurs.

Informations pratiques

Home Body, Rupi Kaur – éditions Pocket, mars 2022 – 192 pages

Une méthode pour endormir l’enfant sereinement

Bonne nuit petite souris

Voilà un livre formidable pour aider vos enfants à renouer avec un sommeil paisible. Une méthode de pleine conscience en trois étapes, basée sur les recherches en neurosciences. Efficace, clair.

Le sommeil de l’enfant

Le sommeil de l’enfant est essentiel. C’est en effet pendant la nuit que l’enfant non seulement récupère de la fatigue physique de la journée, mais aussi qu’il renforce ses apprentissages, sa mémoire, booste son système immunitaire ou encore secrète les hormones de croissance. Si l’enfant dort sereinement, il aura de surcroit de meilleures capacités à gérer ses émotions.

La question du sommeil de l’enfant dépasse donc de loin les seules préoccupations du repos. Cet ouvrage propose de s’appuyer sur les résultats des neurosciences pour développer une méthode accessible à tous d’endormissement et de sommeil sereins.

Une méthode de pleine conscience pour bien dormir

En ce mois de mai, les éditions Larousse ont publié cet ouvrage génial, aussi esthétique qu’inspirant : Bonne nuit Petite Souris. L’auteure, Magali Mialaret, est neuroscientifique. Elle propose une méthode de sommeil en trois étapes : l’installation confortable dans le lit, la lecture d’une tendre histoire de petite souris qui permet à l’enfant d’exprimer ses émotions, lecture accompagnée d’exercices de respiration et de méditation, et enfin, en cas de non endormissement à l’étape 2, des exercices de détente complémentaires (expression de la gratitude, exercices de respiration et de pleine conscience du corps).

L’enfant s’identifie facilement à la petite souris, à ses frayeurs, à ses envies, à ses difficultés aussi à s’endormir. Il peut alors se servir du personnage pour exprimer ses propres émotions. Calquer ses gestes et sa respiration sur elle pour trouver l’apaisement et se laisser glisser en douceur dans un sommeil récupérateur. C’est clair, simple à appliquer et fondamental pour le bien-être de l’enfant.

Un coup de cœur pour ce livre particulièrement précieux pour les parents. Et une mention particulière aux illustrations d’une tendresse infinie de Carmen Saldana.

Informations pratiques

Bonne nuit petite souris, Magali Mialaret (neuroscientifique) et Carmen Saldana (illustrations) – éditions Larousse jeunesse, mai 2022 – 12,90 €