Rentrée littéraire : Veiller sur elle, J.B. Andrea

Voyagez dans le temps et dans l’espace aux côtés d’un sculpteur prodige et d’une fille de famille richissime rebelle. Art, poésie, amour forment le tiercé gagnant de ce nouveau roman de Jean-Baptiste Andrea.

Une statue auréolée de mystère

Automne 1986. Un homme enveloppé de mystère, répondant au nom de Mimo, vit ses dernières heures au sein d’une abbaye italienne. Son histoire est atypique, car il s’est réfugié dans ces lieux reculés il y a de cela 32 ans, arborant une existence distincte de celle des religieux qui y résident. Cependant, plus énigmatique encore est la statue dissimulée dans les profondeurs souterraines de l’abbaye : une sculpture ayant provoqué un scandale retentant, qui demeure depuis voilée aux yeux du monde sous la réserve stricte du Vatican. L’homme languissant sur son lit de mort possède la clé de ce mystère, car il en est l’artiste créateur. Pour percer ce mystère, il faut voyager dans l’enfance de Mimo.

Mimo est un gamin pauvre, que sa mère a renvoyé à l’âge de 13 ans en Italie, pour le confier à un sculpteur dont il devient l’apprenti. Mais si Mimo n’a pas d’argent, plus de famille, il a en revanche de l’or entre les mains. Très vite, son employeur réalise qu’il est en présence d’un jeune prodige.

Lors d’un travail auprès de la famille Orsini, puissante et opulente lignée italienne, le jeune Mimo croise a route de Viola, la fille de cette famille. Et c’est alors comme une évidence : tous deux devaient se rencontrer, se soutenir, avancer ensemble. Mais si leurs cœurs le savent, leurs conditions sociales si différentes ne rendent possible qu’une relation amicale clandestine. Viola, érudite, ambitieuse, brillante, initie Mimo à la lecture, à l’histoire de l’art. Mimo, de son côté, accompagne Viola dans ses aventures folles.

Pendant près d’un demi-siècle, les deux amis se rapprochent, se repoussent, à l’image de deux aimants.  Ils ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester éloignés l’un de l’autre bien longtemps. Mimo gagne en notoriété, se hisse à la table des plus grands. Mais a-t-il obtenu sa revanche sur l’existence pour autant ? Car seul le cœur de Viola lui importe.

Art et amour

Avec ce quatrième roman, Veiller sur elle, publié par les éditions de l’Iconoclaste en cette rentrée littéraire, Jean-Baptiste Andrea nous plonge dans un demi-siècle d’histoire italienne, aux côtés de deux personnages indiciblement romanesques. Mimo aux doigts d’or, jeune garçon d’origine modeste, devenu sculpteur prodige, plébiscité par les plus grands. Et Viola, la jeune adolescente rebelle, intelligente, ivre de liberté et de nouvelles expériences.

Jean-Baptiste Andrea nous fait voyager dans le temps et dans l’espace, au cœur d’une Italie secouée par la guerre et la montée du fascisme. Il nous plonge dans les affres de la création et dans ceux, tout aussi complexes, d’un amour impossible.

C’est un roman à l’action lente, qui façonne son histoire pas à pas, au gré des rebondissements amoureux, historiques, culturels, politiques. A l’image d’une histoire que l’auteur sculpte avec passion et patience. Si la deuxième moitié du roman m’a parue un peu longue parfois, force est de reconnaitre la beauté et la densité de l’œuvre. Un roman de passions, pour l’Autre, pour l’Art.

Informations pratiques

Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea – rentrée littéraire – éditions de l’Iconoclaste, aout 2023 – 581 pages-22,50€

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