Plongez dans ce thriller psychologique captivant, et tentez d’élucider la mort mystérieuse d’une élève de classe prépa aux côtés de Maya, psychologue. Un roman impossible à lâcher et à oublier.
Le suicide d’une étudiante en classe prépa
Maya, psychologue-chercheuse, appartient à la cellule Cornellia, cellule en charge d’autopsies psychologiques. Elle est missionnée par le ministère de la Santé pour aller enquêter dans un lycée de province. Sa mission : tenter de comprendre pourquoi Pauline, brillante étudiante de classe prépa dans ce lycée privé surcoté, s’est suicidée en se jetant du toit 3 semaines plus tôt. Le troisième suicide en 2 ans. Pour Maya, il s’agit d’étudier le cheminement qui a pu conduire à ce geste fatal, le contexte, les pressions éventuelles subies, les aides psychologiques qui lui ont fait défaut et pourquoi. Il s’agit d’essayer de comprendre.
Mais, arrivée sur place, force est de constater qu’elle n’est pas la bienvenue. Pour ne pas nuire à l’image de l’établissement, on préfère étouffer l’affaire. C’est bien mal connaître l’obstination de Maya, déterminée à faire la lumière sur ce décès. Que Pauline soit issue d’un milieu modeste, contrairement à ses camarades huppés, lui a-t-il valu d’être stigmatisée de la part des élèves comme des professeurs ? N’a-t-elle pas supporté la pression de la prépa ?
Un thriller psychologique brillant, impossible à lâcher
Avec La souris qui voulait sauver l’ogre, publié par les éditions Eyrolles, Françoise Guérin nous livre un thriller psychologique aussi fascinant que brillant par le fond comme par la forme.
Un roman qui suit le travail d’une femme psychologue, dans une tâche ardue et peu connue : l’autopsie psychologique. Son principe repose sur l’analyse rétrospective du parcours psychologique, social et médical de sujets décédés par suicide. Le but est d’obtenir une meilleure connaissance des causes de décès par suicide, pour améliorer la prévention du suicide.
Ici, la jeune victime est un pur produit de la méritocratie. Issue d’une cité HLM, elle a pu intégrer grâce à ses brillants résultats, une prépa d’un lycée huppé. Mais elle n’en a pas les codes, détonne dans cet univers estudiantin bourgeois. Comment s’affranchir du regard des autres, tracer sa route sans se renier ? La psychologue interroge ceux qui l’ont connue, ses parents, amis, les enseignants, élèves… afin de tenter de reconstituer le puzzle de ce drame.
C’est une analyse très fine que Françoise Guérin, psychologue clinicienne, nous livre. Elle éclaire le lecteur sur des sujets aussi sensibles que le suicide, le harcèlement, et lui apporte de nombreuses et précieuses informations au détour des pages.
On ne peut être que profondément bouleversé par le sort réservé à Pauline, pour avoir osé embrasser l’espoir de sortir de sa condition, de s’élever socialement. Pour avoir caressé son rêve d’une vie meilleure que celle, précaire, de ses parents.
Un livre au suspense haletant, sans le moindre temps mort, passionnant par son histoire tout autant que par les réflexions plus larges et les extrapolations, qu’il suscite. A lire absolument !
Informations pratiques
La souris qui voulait sauver l’ogre, Françoise Guerin – éditions Eyrolles, janvier 2024 – 520 pages – 19,90€