Médecine douce, de Nicolas Rey : un humour savoureusement irrévérencieux

Suivez les déboires d’un médecin pas comme les autres, avec un sens très personnel de la morale. Une satire jubilatoire et impertinente de notre société.

Une conception particulière de la médecine

Martin Faubert est un médecin généraliste quinquagénaire, marié et père de deux enfants. Quelque peu désabusé, il n’hésite pas à se montrer d’un humour corrosif avec les patients qui l’agacent et à chouchouter les autres. Il est également adepte de prescriptions pour le moins fantaisistes. Ses honoraires sont à la tête du patient, avec des tarifs exorbitants pour ses patients aisés et des consultations au prix plancher pour les patients modestes.

Il attend la retraite paisiblement, jusqu’au jour où une patiente, une certaine Aurore Rosier, franchit la porte de son cabinet. Alors qu’il n’espérait plus rien, cette femme arrive et chamboule son cœur. L’aube d’une nouvelle vie se dessine.

Et de devenir obsédé par elle, de chercher par tous les moyens à la faire revenir à son cabinet. Y compris en trafiquant ses résultats d’analyses pour lui faire croire qu’elle a contracté une maladie.

Il sait que ce-faisant, il risque de détruire aussi bien sa carrière que sa vie de famille et celle de cette Aurore, elle aussi mariée et mère de famille. Mais impossible de résister…

Un roman d’un humour jubilatoire

Avec Médecine douce, publié aux éditions Au diable Vauvert, Nicolas Rey nous offre un roman drôle et délicieusement irrévérencieux.

Le style de Nicolas Rey est vif et percutant, truffé de dialogues mordants et d’observations acerbes. L’humour noir qui imprègne le récit, souligne l’absurdité des situations et la dégradation morale du personnage principal. Car ce médecin est tout sauf conventionnel, tant dans ses prescriptions, dans son comportement que dans sa politique tarifaire. Ce quinqua désabusé, lassé par un système qui privilégie les consultations rapides et les prescriptions expéditives, se tourne vers des méthodes alternatives, flirtant avec l’éthique et la légalité. Y compris pour arriver à ses fins en amour.

Mais amour et mensonge peuvent-ils cohabiter durablement ? Peut-on user de tous les subterfuges sans impunité ? Dans cette satire drôle, au rythme soutenu, les rebondissements se succèdent et les rires fusent.

Un roman drôle, cash, jamais gratuit et émouvant. Un délicieux moment de lecture, qui guérit de la morosité ambiante !

Informations pratiques

Médecine douce, Nicolas Rey – éditions Au diable Vauvert, mars 2024 – 288 pages – 20€

L’Aventure du Divan : Sophie Cadalen explore les profondeurs de la psychanalyse

Plongez dans l’univers fascinant de la psychanalyse avec « L’aventure du divan », de Sophie Cadalen aux éditions Philippe Rey. L’auteure, psychanalyste chevronnée, nous invite à partager son expérience et sa passion pour cette discipline, démystifiant ses concepts et dévoilant ses coulisses.

Un voyage introspectif

L’idée de cet ouvrage n’est non pas de faire de la publicité ou un plaidoyer pour la psychanalyse et de rejeter les autres méthodes. Non, Sophie Cadalen a tenu ici à ce que l’aventure psychanalytique soit racontée par quelqu’un qui la connait, la pratique, et non décriée par ceux qui ne la pratiquent pas et ne la connaissent pas.

Sophie Cadalen nous guide à travers les méandres de l’esprit humain, explorant les motivations inconscientes qui influencent nos pensées, nos émotions et nos comportements. Elle nous éclaire sur les rouages de la cure psychanalytique, soulignant son importance dans la quête de soi et la guérison des blessures psychiques. Elle partage ses réflexions et ses doutes, nous faisant part de ses réussites et de ses échecs tout au long de son parcours professionnel. Un parcours dont elle partage avec nous des anecdotes multiples. Du jeune homme qui la faisait sombrer dans le sommeil pendant les séances, à la jeune femme qui se trouvait en toute humilité irrésistiblement intelligente et belle, en passant par l’homosexuel homophobe.

Un ouvrage précieux pour tous

L’aventure du divan, publié par les éditions Philippe Rey, s’adresse à un large public, qu’il soit novice en matière de psychanalyse ou qu’il souhaite approfondir ses connaissances. Il se distingue par son approche humaine et accessible. Il offre une perspective unique sur cette pratique complexe et fascinante, tout en soulignant son importance dans la société actuelle. C’est un ouvrage intéressant, qui éclaire d’un jour nouveau la psychanalyse. Un livre incontournable pour tous ceux qui s’interrogent sur les profondeurs de l’âme humaine.

« Dire tout ce qui passe par la tête est encore plus difficile, et néanmoins possible, même pour ceux qui s’en croyaient incapables. Cela implique d’outrepasser le censeur en nous qui sélectionne, qui veut plaire, qui a honte, qui ne veut pas ennuyer, qui redoute ces mots qui le révèlent, le dépassent. » (P51)

Informations pratiques

L’aventure du divan, Sophie Cadalen – éditions Philippe Rey, mars 2024 – 20€ – 333 pages

La liste 2 mes envies, Grégoire Delacourt : prenez des nouvelles de Jocelyne, gagnante à l’Euromillions !

Que feriez-vous de votre argent si vous aviez la chance de gagner à l’Euromillions ? Grégoire Delacourt nous avait émus avec l’histoire de Jocelyne, mercière d’Aras devenue millionnaire du jour au lendemain en 2012. Il nous revient avec La liste 2 mes envies, pour nous donner des nouvelles de Jocelyne et nous dire comment elle a employé cette mirobolante somme. Un pur bonheur !

Comment dépenser son argent

On retrouve avec bonheur Jocelyne Guerbette, notre mercière d’Arras, créatrice du blog dixdoigtsdor. Une femme simple, authentique, qui n’a de cesse de répandre le bonheur et l’amour autour d’elle. On l’a quittée alors que la foudre l’avait frappée deux fois. Une première quand elle avait gagné une somme colossale à l’Euromillions. Une deuxième, quand Jo, son mari, était parti avec la somme d’argent.

Nous la retrouvons quelques années plus tard, à Arras, où elle prend soin de son père atteint de la maladie d’Alzheimer. Jocelyne, qui a remis la main sur 15 des 18 millions d’euros, est cette fois, bien décidée à les dépenser. Mais attention, Jocelyne reste Jocelyne, quand bien même sa situation financière ait drastiquement évolué. Cet argent sera employé à semer la bonté autour d’elle. Reste à savoir comment. Car lors des rencontres des Gagnants Anonymes auxquelles elle participe, force est de constater que l’arrivée de l’argent dans les foyers n’a pas apporté que du bonheur !

La liste 2 mes envies : une suite à la hauteur des attentes

Dix ans après le succès phénoménal de La Liste de mes envies, Grégoire Delacourt nous revient avec La Liste 2 mes envies, aux éditions Albin Michel. Dans ce roman tant attendu, Jocelyne, l’attachante mercière d’Arras, est de retour.

Jocelyne est plus âgée et plus mûre. Elle a vécu des épreuves, a été blessée dans sa chair, dans son cœur et a appris à relativiser. Toujours aussi généreuse et altruiste, elle est déterminée à profiter de la vie. Et qui sait, à s’ouvrir à l’amour.

Un roman émouvant et plein d’humour

Avec La liste 2 mes envies, Grégoire Delacourt nous offre un roman à la fois touchant et plein d’humour, et porte un regard aiguisé sur notre société. Le romancier nous dépeint avec justesse les sentiments de Jocelyne, partagée entre le bonheur de sa fortune et la peur de changer de vie. Mais aussi les effets dévastateurs de la richesse : amitiés intéressées, relations de couple fragilisées, sollicitations incessantes, placements hasardeux, fiscalité hallucinante…

 Grégoire Delacourt nous montre que l’argent ne résout pas tout, que non seulement il n’est pas toujours ce pont espéré vers le bonheur, mais il conduit parfois un naufrage du bonheur existant. Amour, amitiés, relations interpersonnelles sont biaisées. En outre, l’argent dépouille du désir, dépouille de l’attente et de la fébrilité, en permettant de tout s’acheter tout de suite.  Le bonheur ne se trouve donc pas forcément là où on le cherche et la richesse n’en dessine pas forcément le chemin…  Les vraies richesses sont ailleurs, dans les relations humaines, les petits plaisirs de la vie et la poursuite de ses rêves. Et cela, Jocelyne l’a compris mieux que quiconque : l’argent est comme l’eau et emporte les choses ; seul l’amour les amène.

Ecrire une suite à La liste de mes envies était un pari risqué. Difficile en effet de rédiger une suite à un roman tant plébiscité par les lecteurs. Pari relevé haut la main par Grégoire Delacourt dans ce roman viscéralement humain, avec une Jocelyne Guerbette plus attachante que jamais.

Et si le bonheur était de se réjouir de ce que l’on possède déjà ?

Informations pratiques

La liste 2 mes envies, Grégoire Delacourt – éditions Albin Michel, avril 2024 – 19,90€ – 249 pages.

Autres romans de Grégoire Delacourt

Retrouvez les billets consacrés à chaque roman en cliquant sur son titre :

• Une nuit particulière
• L’enfant réparé
• Un jour viendra couleur orange
• Mon père
• La femme qui ne vieillissait pas
• Les quatre saisons de l’été
• On ne voyait que le bonheur
• La première chose qu’on regarde
• La liste de mes envies
• L’écrivain de la famille

Citation du jour

Lorsque a différence entre deux personnes est trop grande, , il n’y a as d’autre chemin que l’acceptation. Et accepter ne signifie pas se résigner, mais plutôt accueillir l’autre tel qu’il est et l’aimer ainsi.

Marie Charvet, Carat (Grasset)

Plus grand que le ciel, le nouveau roman de Virginie Grimaldi

Offrez-vous un bonheur plus grand que le ciel avec le nouveau roman de Virginie Grimaldi. Un roman d’une infinie justesse sur le deuil, l’absence, la reconstruction après une perte tragique. Mais aussi un vibrant hymne à l’amour.

Se reconstruire

Elsa, jeune quadra, est conseillère funéraire. Aux proches des défunts, elle s’efforce de toujours offrir sa douceur, son empathie, son écoute. Mais aujourd’hui, c’est elle qui se retrouve dans leur situation : elle a en effet perdu son père il y a deux mois ½. Depuis, elle ressent un vide abyssal dans lequel se sont engouffrés des torrents de chagrin. Alors Elsa se décide à consulter un psychiatre. Pour mettre des mots sur ses maux. Et peu à peu se reconstruire.

Dans la salle d’attente du psy, chaque mercredi, elle croise le même patient. Un certain Vincent, romancier. Celui dont le métier est de trouver les mots justes, de raconter des histoires, peine en revanche à parler de lui. De ses blessures secrètes. Sur les conseils de son éditrice, consciente de son mal-être, il a accepté de consulter un psy.

Que va-t-il advenir de cette rencontre à un moment douloureux de leur vie ?

Un roman délicat, sensible et infiniment juste sur le deuil

Le nouveau livre de Virginie Grimaldi, publié par les éditions Flammarion, est le roman d’un amour plus grand que le ciel, plus long que la vie, plus profond que les océans : celui que l’on porte aux êtres chers et qui ne s’éteint pas avec eux. Qui ne s’éteint jamais.

Avec une infinie justesse et une sensibilité à fleur de mots, elle évoque le vide laissé par le décès d’un proche, le temps qui ne guérit pas le manque mais est juste un pansement sur le trou béant que l’on porte au milieu du cœur.

Pas à pas, Elsa et Vincent se reconstruisent, apprennent à vivre avec le manque, avec l’absence, avec les souvenirs. Et c’est ce cheminement vers la lumière, vers la vie, que Virginie Grimaldi retrace avec beaucoup de sensibilité ici. Son tour de force, et c’est bien là sa signature, c’est de parvenir une fois encore à aborder des sujets graves non seulement sans accabler le lecteur, mais en le faisant passer du rire au larmes grâce à son inénarrable humour.

Car Plus grand que le ciel n’est pas un roman sombre, empli de nuages noirs. Non, c’est un roman tendre, émouvant, lumineux, viscéralement humain, drôle aussi à ses heures, qui montre que l’amour triomphe de tout. Y compris de la mort. .

Informations pratiques

Plus grand que le ciel, Virginie Grimaldi – éditions Flammarion, mai 2024 – 384 pages – 20,90€

Emirage, d’Emma Férey, une immersion glaçante dans l’univers des influenceurs à Dubaï

Envolez-vous pour Dubaï, au sein d’une communauté d’influenceurs renommés et découvrez l’envers glaçant de la vie dubaïote. Un triller haletant sur les dérives du marketing d’influence.

Dubaï, royaume de l’influence

Norma et Alice se sont connues sur les plateaux d’un tournage d’émission de télé-réalité. De personnalité très différente à la base, elles sont pourtant devenues inséparables. Mais si Alice n’a pas renouvelé l’expérience avec les artifices de la télé et des réseaux sociaux, Norma n’a pas résisté au chant de la sirène de la célébrité.

Depuis sa chambre modeste à Marseille, les images idylliques renvoyées par le marketing d’influence à Dubaï, la font rêver. Aussi, quand on lui propose d’accéder elle aussi à ce mode de vie en allant s’installer à Dubaï et en travaillant pour l’agence de marketing d’influence Andy Corp, elle n’hésite pas une seconde.

Et le succès est au rendez-vous. Vertigineux.

Mais un jour, alors que son quotidien est constamment filmé et commenté sur les réseaux sociaux, Norma disparait des écrans. Alice, inquiète, décide de se rendre à Dubaï pour savoir ce que devient son amie.

Un thriller fascinant et édifiant

Dubaï, plaque tournante du marketing d’influence, attire les marques et les influenceurs du monde entier par son luxe, son glamour et son audience massive. Cependant, ce paradis doré n’est pas exempt de dérives qui ternissent l’image de ce secteur en plein essor. C’est ce thème qu’explore avec talent Emma Férey dans son premier roman, Emirage, aux éditions Albin Michel.

Le recours excessif au marketing d’influence à Dubaï crée une pression démesurée sur les jeunes, particulièrement les femmes. La jeune Norma, fraichement débarquée de son Marseille natal, n’y échappe pas. La pression constante pour performer, l’exposition aux critiques et la cyberintimidation peuvent nuire à la santé mentale des influenceurs, qui sont souvent de jeunes adultes fragilisés. S’y ajoutent des conditions de travail abusives, avec des rémunérations non transparentes et des clauses contractuelles contraignantes. Dubaï, paradis artificiel. Enfer réel.

Le manque de réglementation claire autour du marketing d’influence à Dubaï favorise la prolifération de contenus non conformes aux règles publicitaires, notamment en matière de jeux d’argent, d’alcool ou de produits médicaux. Norma en fait les frais injustement, mal informée par son agent de ces règlementations. La sanction alors tombe : moins de contrats avec les marques lui sont confiés. Et pour maintenir son train de vie, pouvoir continuer à vivre à Dubaï, elle doit accepter de vendre d’autres services. De se vendre ?

La disparition de la jeune influenceuse est le prétexte à une enquête sur le monde des influenceurs à Dubaï, côté coulisses. Edifiant. Glaçant. Aucun temps mort dans ce roman qui se lit d’une traite et souligne la nécessité mettre en place des mesures pour encadrer ce secteur du marketing d’influence.

Informations pratiques

Emirage, Emma Ferey – éditions Albin Michel, avril 2024 – 19,90€- 298 pages

Julien Aime réveille les couleurs du bonheur : un récit poignant sur les liens familiaux

Fuyez la grisaille et laissez Julien Aime et ses deux petits héros raviver les couleurs du bonheur ! Un roman bouleversant et non dénué d’humour, sur les dommages collatéraux d’un divorce. Une histoire tendre, lumineuse, rédigée à hauteur d’enfant.

Séparation des parents et dommages collatéraux du divorce

Julien Aime nous plonge dans le quotidien bouleversé de Lucas et Manon, deux jeunes adolescents confrontés à la séparation prochaine de leurs parents Ces derniers temps, les disputes entre leurs parents se multiplient. Lucas, 15 ans, et sa petite sœur Manon âgée de 9 ans, ne peuvent se résoudre à les laisser s’entredéchirer sans rien faire. Pire, à laisser leur cellule familiale exploser. Aussi, quand lors d’une énième dispute avec leur père, ils surprennent leur mère lancer un « Je vais partir, vraiment ! », les enfants savent qu’il est temps de passer à l’action.

Face à l’effondrement de leur monde, Lucas, mû par l’amour inconditionnel pour sa petite sœur, se lance dans une quête audacieuse pour raviver la flamme entre ses parents et sauver son foyer. Heureusement, pour tenter de mener à bien cette mission, il sait pouvoir compter sur sa truculente voisine Paulette et sur ses amis.

Un hymne à la résilience et à la tendresse

Avec Je réveillerai les couleurs du bonheur, publié par les éditions de l’archipel, Julien Aime explore avec finesse les thèmes universels de l’amour, de la famille et de la résilience. Le romancier dépeint avec justesse les émotions complexes qui traversent Lucas et Manon, les enfants du couple, face à la situation difficile que traverse leur famille. Face à la vraisemblable séparation de leurs parents. Malgré la douleur et la peur qui animent ces enfants, l’auteur insuffle une dose d’espoir contagieux à travers la détermination qui est leur et leur engagement à sauver leur bonheur familial.

Des personnages attachants et réalistes

Impossible de ne pas être ému par les personnages du roman, dépeints avec profondeur et réalisme. Lucas, l’adolescent protecteur et déterminé, attendrit par son amour inconditionnel pour sa sœur et sa volonté de sauver sa famille. Manon, la petite sœur pleine de vie et d’innocence, incarne l’espoir et la force face aux épreuves. Les parents, quant à eux, sont présentés dans toute leur complexité, tiraillés entre leurs sentiments et les difficultés de la vie conjugale. Quant à Paulette, c’est une vieille femme facétieuse, pleine de vie, à laquelle on ne peut que s’attacher.

Un style simple et touchant

L’écriture de Julien Aime est simple et fluide, parfaitement adaptée à l’histoire poignante qu’il raconte. Le style direct et accessible permet au lecteur de s’identifier facilement aux personnages et de partager leurs émotions. La touche d’humour et de légèreté apporte une certaine douceur au récit, sans pour autant dénaturer la gravité de la situation.

Un roman qui réchauffe le cœur

Aussi difficile et douloureux soit le sujet, « Je réveillerai les couleurs du bonheur » est un roman qui touche le cœur par sa sincérité et son message d’espoir. Julien Aime nous rappelle l’importance des liens familiaux et de la force que l’on peut trouver dans l’amour et la solidarité face aux épreuves de la vie.

« Je réveillerai les couleurs du bonheur » est un roman poignant et lumineux qui célèbre l’amour, la famille et la résilience. Un récit touchant qui saura réchauffer le cœur des lecteurs et leur rappeler l’importance de chérir les moments précieux partagés avec leurs proches.

Informations pratiques

Je réveillerai les couleurs du bonheur, Julien Aime- éditions de l’archipel, avril 2024 – 19€ – 360 pages

Citation du jour

Nulle perte n’est ressentie avec autant d’acuité que celle de ce qui aurait pu être. Nulle nostalgie fait autant souffrir que la nostalgie des choses qui n’ont jamais existé.

Rabih Alameddine– Les vies de papier

Barbara Abel, Comme si de rien n’était : un thriller psychologique délicieusement glaçant et furieusement addictif

Plongez avec Barbara Abel dans les méandres d’une intrigue psychologique glaçante avec son roman « Comme si de rien n’était ». Un thriller qui nous entraîne aux côtés de personnages ordinaires rattrapés par leurs mensonges et erreurs passées.

Petits arrangements avec la vérité

La vie d’Adèle est réglée comme du papier à musique. Pas de fausse note dans sa vie de femme et de mère, pas de place au hasard. Tout est sous son contrôle. Du moins s’y emploie-t-elle. Mais alors qu’elle vient chercher son fils Lucas à son cours de solfège, le nouveau professeur de ce dernier, un certain Hugues, introduit un bémol sur la portée. Il affirme la reconnaître, l’avoir déjà rencontrée il y a une dizaine d’années, même si la femme de son souvenir se faisait appeler Marie et non Adèle. Ce qu’Adèle nie farouchement.

De son côté, la vie de Hugues est à contrario une grande improvisation. Entre la récente maladie d’Alzheimer de son père, l’absence de travail stable et les multiples imprévus, rarement heureux, auxquels il doit faire face, il subit la vie davantage qu’il n’en est le chef d’orchestre.  Mais quand il croise Adèle, son existence change de partition : il est intimement convaincu qu’elle et Marie ne font qu’une et décide d’investiguer.

Un thriller psychologique captivant

Avec Comme si de rien n’était, publié par les éditions Récamier, Barbara Abel nous offre un thriller psychologique redoutablement addictif et glaçant. La romancière nous entraîne aux côtés de personnages ordinaires happés par une spirale de mensonges, de petits et de grands arrangements avec la réalité, au moment où les apparences s’apprêtent à voler en éclat. Où la vérité, si soigneusement dissimulée, refait surface.

Dès les premières pages, l’auteure impose une atmosphère pesante et anxiogène. La vie paisible d’une famille bascule, quand un homme croisé dans le passé, reconnait une dizaine d’années plus tard la mère de famille. Adèle, qui a bâti son existence sur le mensonge, qui a veillé à ce que rien ne vienne troubler son existence tranquille, réalise avec terreur que tout peut vaciller.

Peut-on indéfiniment tromper les autres, garder ses secrets enfouis, faire comme si de rien n’était ? Ou doit-on affronter tôt ou tard ses erreurs, assumer ses actes et en finir avec la dissimulation ?

Barbara Abel nous livre une histoire captivante et explore les zones les plus sombres de l’âme humaine avec une finesse et une sensibilité remarquables.

Un roman à ne pas manquer pour les amateurs de frissons et de suspense psychologique !

Informations pratiques

Comme si de rien n’était, Barbara Abel – éditions Récamier, avril 2024 – 360 pages – 21€

Noyade, Céline Spierer

Plongez tête la première dans Noyade, le deuxième roman de Céline Spierer, paru aux éditions Pocket. Un roman qui tisse une toile narrative captivante autour d’une famille américaine, les Haynes, frappée par un drame. Une immersion dans les méandres de leurs secrets et mensonges, qui déconstruit l’image idyllique d’une réussite sociale.

Un huis clos familial explosif

Le roman s’ouvre sur la noyade accidentelle de Daniel, le fils cadet des Haynes. Cet événement tragique agit comme un révélateur, brisant la façade de perfection et exposant les failles profondes qui rongent la famille.

« Ce n‘est pas leur argent qui l’impressionne, même si elle n’arrive jamais totalement à en faire abstraction, ce n’est pas non plus leurs carrières ou leurs succès. Non, ce qui l’intrigue, c’est la dynamique curieuse de cette famille, la façon dont ses membres, pareils à un système solaire mystérieux, gravitent les uns autour des autres, se frôlent, s’esquivent. »

Chaque membre se retrouve confronté à ses propres démons : Elizabeth, la matriarche tyrannique, voit son emprise sur ses enfants s’effriter ; le père défunt et l’oncle absent, ont eux aussi leurs secrets inavouables ; Winston, sait ses jours comptés ; Rose, la fille effrontée de la fratrie, a des comptes à régler ; Sean, le business man, se garde d’avouer que son succès professionnel repose sur un vol de brevet ; Jacquelyn, la fille aînée, se bat contre ses démons intérieurs.

Mensonges et manipulations : une toile de secrets

Au fil du récit, un jeu de dupes et de manipulations se met en place. Les mensonges, distillés au fil des années, remontent à la surface, créant un climat de suspicion et de tension. Céline Spierer excelle à disséquer les relations familiales complexes. Elle explore les non-dits, les frustrations et les ressentiments qui s’accumulent au sein d’une famille où le paraître est roi. Avec une écriture incisive, elle sonde les pensées et les émotions des différents personnages et distille une tension psychologique palpable.

Un roman poignant et percutant

Noyade, publié par les éditions Pocket, est un roman poignant, percutant et brillant, qui explore les zones grises de la vie humaine. Il questionne la notion de réussite sociale et met en lumière les dangers du mensonge et de la manipulation au sein de la famille. Un roman qui se lit d’une traite !

Informations pratiques

Noyade, Céline Spierer – éditions Pocket, février 2024 – 224 pages – 7,70€