L’appel du vent, Marie-Laure Bigand

L'appel du vent Marie Laure Bigand

©Karine Fléjo photographie

Un roman choral viscéralement humain, qui nous emporte sur les terres écossaises battues par les vents.

Un secret dévorant

Depuis le cancer de son mari, Lysiane a perdu son insouciance et sa légèreté. Elle ne peut s’empêcher de craindre que l’épée de Damoclès ne s’abatte à nouveau au-dessus de leur tête. Aussi, quand Denis tarde à rentrer du travail ce jour-là, se met-elle à craindre le pire. Une prémonition qui s’avère hélas exacte : Denis, à l’aube de ses 55 ans, fait une rechute. Et cette fois, les médecins ne se montrent guère optimistes. Lysiane, combattive, sent cette fois le sol s’ouvrir sous ses pieds. Un abattement que note son esthéticienne, la délicate Rose. Et de proposer à Lysiane d’aller rendre visite à son mari à l’hôpital, quand bien même elle ne le connaisse pas, mue par le seul désir d’aider cette femme qu’elle considère comme une amie. Naît alors, à l’insu de Lysiane, une amitié très forte entre Rose et Denis. Si forte que Denis voit en elle la dépositaire idéale de ce secret qui le ronge depuis des années, secret qu’il ne veut pas emporter avec lui dans sa tombe. Mais certains secrets se révèlent être des cadeaux empoisonnés…

Loin de là, en Ecosse, Kirsty, une rousse flamboyante, sillonne les côtes sauvages avec son compagnon Scott. Scott n’est cependant pas un homme mais un compagnon à quatre pattes. Cette femme si chaleureuse, appréciée de tous, reste mystérieusement célibataire. Pourquoi se refuse-t-elle à vivre une histoire d’amour ?

Quand Denis est inhumé, c’est un véritable séisme qui secoue son entourage avec l’exhumation de son secret. Un séisme dont les répliques vont atteindre l’Ecosse et tout particulièrement Kirsty.

Un roman choral très humain

Par une habile construction, Marie-Laure Bigand tisse sa toile et dévoile peu à peu au lecteur la nature des liens qui unissent les protagonistes. Elle nous emmène en Ecosse, dans le sillage de Kirsty, des effluves de whisky, une terre sauvage où il fait bon se ressourcer. Et de nous interroger : toute vérité est-elle bonne à dire ? Garder en soi la vérité peut ronger aussi efficacement qu’une armée de termites. Mais révéler cette vérité à l’autre n’est pas simple non plus. Car si être dépositaire d’un secret est une marque de confiance suprême, certains secrets sont lourds à porter et font perdre toute sérénité. Un roman choral , où la sagesse et l’intelligence du cœur prennent le pas sur les jalousies et rivalités entre les êtres. Un roman à l’image de son auteure : viscéralement humain.

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