Où va le chagrin quand il s’en va ?, Claire Vassé

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Où va le chagrin quand il s’en va ?, Claire Vassé

Éditions JC Lattès, avril 2016

Solange est mariée à Paul depuis 4 ans, lequel a adopté sa fille Angèle, née d’une première union. Le tableau d’une famille recomposée heureuse. Bonheur apparent ? Car lorsque soudain, sur le téléphone de Solange, apparaît un appel de Lenny, le père de sa fille, l’homme qu’elle a tant aimé, son cœur s’emballe. Elle doit se l’avouer, elle désirait cet appel autant qu’elle le redoutait. Et de s’interroger : « Qu’attend-elle, que lui manque t-il ? N’est-elle pas comblée par sa vie actuelle, entourée de sa fille et de son mari, occupée à un métier qui lui plaît ? » Plus étrange encore est l’existence de ce simple appel : car Lenny est décédé quelques années plus tôt…

Et sa vie de basculer. Dès lors, elle n’a de cesse de retrouver l’auteur de cet appel. Est-ce Lenny, qui cherche à communiquer avec elle par-delà les limbes ? Est-ce une mauvaise farce ? Savoir devient son obsession, preuve s’il en est que son histoire avec le père de sa fille continue de s’écrire, que le sentiment d’abandon qu’elle a ressenti à l’annonce de sa mort continue de la hanter. Ce sentiment si prégnant d’abandon trouve t-il ses racines plus loin dans son enfance, ravivé par les circonstances ?« Où va le chagrin quand il s’en va ? Et s’il ne faisait que se métamorphoser ? Et si on n’en avait jamais fini avec lui ? »

Un roman touchant, aux personnages attachants, qui nous entraîne dans un monde où les vivants côtoient les morts, sur le chemin du deuil et de ses étapes indispensables à franchir pour pouvoir se libérer de ses fantômes. Et vivre pleinement.

Prix Messardière 2016 : Nathalie Reims

Place Colette, de Nathalie Reims, aux éditions Léo Scheer, vient de recevoir le Prix Messardière 2016, à l’occasion de sa sixième édition.

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Le célèbre palace tropézien accueillait les membres du jury composé notamment de Jean-Marie Rouart, Didier Van Cauwelaert, Gonzague Saint-Bris et Capucine Motte pour cette sixième édition. Un jury qui a salué Nathalie Reims pour son roman Place Colette ainsi que pour l’ensemble de son oeuvre.

Elle était opposée à la biographie d’Erik Satie signée Romaric Gergorin(Actes sud / Classica) et au beau roman intimiste du journalisteFrançois-Guillaume Lorrain, Vends maison de famille (Flammarion) – présents eux aussi pour l’occasion dans le prestigieux établissement varois, où les lecteurs ont pu se faire dédicacer les ouvrages. Aussi bien de la lauréate 2016 que des candidats malheureux ou des membres du jury.

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Retrouvez la chronique que j’avais consacrée à Place Colette en cliquant sur ce lien : Place Colette, un roman initiatique

Citation du jour

« Protéger un être, un enfant ou un homme, ce n’est jamais lui masquer les risques de l’existence…
Protéger quelqu’un, c’est d’abord lui apprendre à voir, lui montrer le danger en lui, autour de lui. C’est le rendre capable de l’affronter et de le vaincre. (85) »

 

Martin Gray – Le livre de la vie

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Le reste de leur vie, Jean-Paul DidierLaurent

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Le reste de leur vie, Jean-Paul DidierLaurent

Éditions Le Diable Vauvert, mai 2016

 

Un conte moderne régénérant, ode à la vie et à l’amour des autres. Enorme coup de cœur !

 

Envie de tendresse et de douceur ? Envie d’une lecture qui réconcilie avec l’être humain ? Alors ce roman est pour vous ! Un merveilleux rayon de soleil au cœur de ce printemps gris.

Ambroise est thanatopracteur. Non pas par défaut, ni par désir de contrarier son père Nobel de médecine, mais par vocation. Ne supportant pas la souffrance des vivants, ce à quoi il aurait été confronté quotidiennement en tant que médecin, il considère des plus nobles de prendre soin du corps des défunts. Une décision que son père n’a jamais acceptée. Jeté à la porte de chez lui, il a été recueilli par sa grand-mère maternelle, la trépidante Beth, spécialiste ès gâteaux bretons.

De son côté, la douce Manelle est une jeune aide à domicile dévouée à son métier. Elle fait bien plus que rendre service et s’adonner aux tâches ménagères des personnes âgées dont elle s’occupe. Avec gentillesse et disponibilité, elle s’attache à adoucir leurs jours désormais comptés.

Deux êtres altruistes, authentiques, viscéralement humains, dont les chemins n’auraient jamais dû se croiser. Mais les hasards- ou arrangements de la vie, réservent parfois de très belles surprises…

Avec ce deuxième roman, Jean-Paul DidierLaurent confirme si besoin était, son ineffable talent de conteur. Il aborde des sujets aussi graves que la mort, l’euthanasie, la vieillesse, sans jamais verser dans le pathos, sans jamais faire peser sur les épaules du lecteur toute la souffrance du monde. Bien au contraire. Il réalise le tour de force d’aborder ces thèmes avec une plume vive, revigorante, dont les mots interprètent un hymne à l’amour, une ode à la vie, le tout inscrit sur une portée légère et envolée, résolument optimiste. De ces livres, rares, qui font du bien. Et vous redonnent foi en l’être humain.

A lire, à relire, à offrir !

Citation du jour

« L’humour bleu ciel et rose bonbon, ça n’existe pas.
L’humour c’est noir.
L’humour, c’est une parade, un baroud d’honneur devant la cruauté, la désolation, la difficulté de l’existence.
L’existence , ce n’est pas un grand lac de lait tiède dans lequel une humanité rose barbotte en échangeant des gentillesses, des confiseries et en chantant des cantiques. C’est plein de sang, de boue noire, de bruit et de fureur.
Je me méfie des gentillesses sucrées, ça fout le diabète. »

 

Jean-Louis Fournier – La servante du seigneur (éditions Stock)

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Citation du jour

« Ce que l’on donne à un enfant, il le rend un jour.
Et ce qu’on lui refuse, il le refuse.
Et le mal qu’on lui fait, il peut le faire.
Mais si l’on gonfle ses jeunes voiles au souffle de la force, du courage et de la droiture, alors il vogue et sait affronter la tempête. (83)

Éduquer un enfant, c’est s’offrir à lui en exemple. (84) »

 

Martin Gray – Le livre de la vie

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Je suis de celles qui restent, Bernadette Pecassou

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Je suis de celles qui restent, Bernadette Pécassou
Editions Flammarion, avril 2016.

Présentation de l’éditeur :
Alice reçoit un colis contenant un briquet de collection, que son mari Michel avait commandé sur Internet juste avant de mourir, alors qu’il ne fumait pas. Intriguée, elle découvre que cet objet pourrait avoir un lien avec le frère de Michel, qu’il ne voyait plus depuis plusieurs années. Son enquête la mène sur leur terre natale du Sud-Ouest, que le couple avait quitté pour la région parisienne.

Mon avis :
J’avais eu un coup de cœur pour le précédent roman de Bernadette Pécassou, Sous le toit du monde, roman que j’avais plébiscité ici. C’est donc avec impatience que j’attendais le nouveau live de l’auteur. Or la rencontre n’a pas eu lieu. A aucun moment je ne suis parvenue à entrer en empathie avec le personnage, à me laisser emporter par le récit, à croire en l’histoire. J’ai persisté jusqu’à la fin du livre, sans succès. Pas de coup de cœur cette fois donc…

Je suis de celles qui seront restées…sur leur faim!

Citation du jour

« L’enfant n’a pas d’abord besoin d’objets. Il a faim des autres. Besoin de sentir à tout moment l’ombre protectrice, bienveillante, attentive, de ceux qui l’ont porté et voulu.
Donner à un enfant , c’est se donner soi. A tout moment. Alors il peut pousser droit, et ses racines seront profondes, fortes.

Les parents sont la semence de l’enfant et la terre dans laquelle il pousse. (79) »

 

Martin Gray – Le livre de la vie

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