Lydie Salvayre a été couronnée ce mercredi par le Goncourt, le plus connu des prix littéraires français, pour « Pas pleurer », un roman sur la guerre d’Espagne hanté par la figure de l’écrivain Georges Bernanos et la voix de sa propre mère.
« Pas pleurer » (Seuil) a été choisi par les jurés au 5e tour, par 5 voix contre 4 à l’Algérien Kamel Daoud, auteur de « Meursault contre-enquête ».
Le livre :
Deux voix entrelacées.
Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bénédiction de l’Église contre « les mauvais pauvres ».
Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et « mauvaise pauvre », qui a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours enchantés de l’insurrection libertaire par laquelle s’ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d’Espagne, des jours qui comptèrent parmi les plus intenses de sa vie.
Deux paroles, deux visions qui résonnent étrangement avec notre présent et qui font apparaître l’art romanesque de Lydie Salvayre dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée.