©Karine Fléjo photographie
De Chicago à Paris : la fuite
Qu’est-ce qui peut bien pousser une femme à quitter son enfant, son mari, sa vie fastueuse et à se réfugier sous une fausse identité à Paris ? C’est là le secret de Violet Lee, nom d’emprunt d’Eliza Donneley, que nous retrouvons dans un hôtel miteux de la capitale en 1950. Seuls liens avec son passé : une photo de son cher petit garçon Tim et un appareil photo. Mais à peine arrivée en France, elle se fait cambrioler et perd les maigres ressources qu’elle avait arrachées dans sa fuite.
Il lui faut alors repartir de zéro dans cette ville inconnue. Mais Violet n’est pas femme à se laisser abattre, elle n’a pas parcouru ces milliers de kilomètres pour abandonner à la première difficulté. Avec son Rolleiflex, elle capture des visages, des scènes de vie, des instants d’émerveillement dans le lasso de son objectif. Un appareil photo qui est à la fois une protection et une ouverture, un pont vers les autres et une cachette des autres. Une arme et une armure. C’est ainsi qu’elle se lie d’amitié avec une jeune prostituée, Rosa, dont elle a tiré le portrait dans la rue. Émue par son sort, Rosa trouve un foyer où l’héberger. Tandis qu’une autre amie lui trouve un travail comme nurse. Violet peut dès lors jeter les bases d’une nouvelle vie, loin de la violence despotique d’Adam. Loin de cet homme dont elle a découvert le vrai visage, les vraies valeurs. Redémarrer oui, mais à quel à quel prix ? La culpabilité la ronge aussi efficacement qu’une armée de termites, tandis qu’elle pense à son petit Tim séparé d’elle par un océan. Et puis, Adam n’entend pas la laisser en paix, dût-elle se croire à l’abri loin de lui…
Un exil de 20 ans. Vingt longues années après lesquelles elle peut enfin retrouver Chicago, la ville de son fils. Une ville agitée par l’assassinat de Martin Luther King, les manifestations contre la guerre du Vietnam. Femme engagée, déterminée, Violet sait qu’il lui reste un combat ultime à mener : retrouver son fils et obtenir son pardon. Quitte à prendre tous les risques.
Le destin d’une femme courageuse
C’est une fresque incroyablement romanesque que nous offre Gaëlle Nohant avec La femme révélée. De Chicago à Paris, la petite histoire rejoint la grande. Violet, femme résolument moderne, tente de se libérer de son couple passé, tandis qu’ailleurs des hommes se battent pour leur liberté, celle de naître libres et égaux en droits quelle que soit leur couleur de peau. Des combats passionnants, bouleversants, foisonnant de couleurs, de parfums, d’odeurs, d’images. Car ce nouveau roman de Gaelle Nohant, à l’instar de La part des flammes, est incroyablement visuel. Le lecteur est transporté aux côtés de l’attachante Violet/Eliza, tremble avec elle, s’émerveille avec elle, ému d’assister à sa renaissance : celle d’une artiste, femme et mère épanouie. Celle d’une femme en accord avec ses convictions et ses besoins. Un magnifique roman !
Je le lis toujours et ta chronique reflète bien l’atmosphère du livre ! Bonne semaine
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Merci beaucoup ! Bonne lecture!
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Cela me fait beaucoup pensé à L’âge de la lumière de Whitney Scharer, une biographie romancée sur Lee Miller dans le Paris des années 50 et autour de Man Ray….. J’avais beaucoup aimé La part des flammes, alors peut-être … 🙂
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Je n’ai pas lu l’âge de la lumière. Par contre si tu as aimé La part des flammes, alors tu devrais aimer celui-ci. Un beau destin de femme
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